Archives mensuelles : mars 2020

Actu vert: Les femmes sont plus « écolos » que les hommes

DSC_0024Des études montrent que les femmes se préoccupent plus d’écologie au quotidien que les hommes, peu enclins à acheter vert ou à manger végétarien selon un constat fait par le journal d’information britannique. Partout dans le monde, l’autre moitié du ciel s’est toujours illustrée dans la protection et la sauvegarde de la nature.

Selon une étude nationale réalisée par Mintel, une société d’études de marché basée à Londres au Royaume-Uni, 71% des femmes essayent d’adopter un mode de vie plus écologique, contre 59% des hommes. En d’autres termes, les femmes sont présentées comme prenant soin des autreset même de la planète. Dans ses recherches approfondies sur les conséquences sociales pour les hommes d’un comportement écologique, le professeur de psychologie à Penn State (Etats-unis),Janet K. Swim fait référence à une caricature de l’ancien président américain Theodore Roosevelt (1901-1909)portant un tablier, pour « se moquer de lui en le féminisant », car il mettait en œuvre des politiques visant à protéger l’environnement. Vu sous cet angle, on pourrait penser que les hommes associent l’écologie aux femmes. Dans le même ordre d’idées,l’analystede la sociétéMintel, Jack Duckett fait remarquer que : « les publicitaires risquent de renforcer ce sentiment puisque leurs produits et leurs campagnes de pub s’adressent surtout à des audiences féminines».Dit autrement, le marketing vert pourrait tout aussi bien être rose !Selon la journaliste Pascale d’Erm dans son ouvrage « Soeurs en écologie », il y a souvent une expérience particulière des femmes dans la pratique de ces liens avec la nature. « En Afrique, les femmes n’ont pas le droit à la terre, même si elles sont responsables à 90 % des ressources, ce qui leur donne parfois une conscience particulière », explique-t-elle. Pour elle, si les femmes sont les premières à pâtir des conséquences néfastes du changement climatique, rien d’étonnant à ce qu’elles se sentent davantage concernées par la survie de notre planète. Les gouvernants qui épousent cette philosophie mettent les femmes à l’avant-garde de la protection de l’environnement. Le Canada encourage fortement, l’intégration des femmes dans des secteurs comme la gestion durable de l’eau douce, des océans et des forêts, la protection de la diversité biologique et la lutte contre la désertification.En Chine, dans le cadre de la campagne annuelle intitulée « Travaux verts du 8 mars », 100 millions de femmes participent à des travaux de reboisement, à la création de réserves forestières et à la conservation des sols et des eaux.En Tunisie, les femmes représentent 36 % du personnel du ministère de l’Environnement et du Développement régional, et 19 % d’entre elles occupent des postes de direction.L’on ne passera pas sous silence, celle qui reboisait les forêts, Wangari Muta Maathai (1940-2011), une militante écologique et politique africaine d’origine kenyane.

« La Femme des arbres »

Elle tient son nom de « la Femme des arbres »du mouvement de la ceinture verte lorsqu’en 1977, elle plante sept arbres le jour de la Terre (21 mars) pour honorer les femmes qui soutiennent l’écologisme, mouvement qui aura contribué au reboisement des terres kényanes afin de prévenir l’érosion du sol.En 2004, elle devient la première femme africaine à recevoir le « Prix Nobel de la Paix » pour sa contribution en faveur du développement durable, de la démocratie et de la paix.Au Burkina Faso, elles sont nombreuses ces femmes et regroupements de femmes à s’investir dans l’assainissement du cadre de vie et la sauvegarde de l’environnement de façon générale. Sont de celles-là, « la brigade verte » de Ouagadougoucréée en 1995 sous l’égide de l’ancien maire  de la capitaleSimon Compaoré. Ces milliers de femmes (3 000) réparties en de petits groupes balaient les rues de Ouagadougou à partir de 4 heures du matin et parfois bien avant, pour donner un visage rayonnant à la ville.Les efforts de « la brigade verte » ont été reconnus hors du pays des Hommes intègres avec de nombreuses récompenses au plan international. Elle a remporté le prix « Africités » en 2003 à Yaoundé au Cameroun, sur environ 700 prétendants, le Prix «Dubaï international des meilleures pratiques pour l’amélioration du cadre de vie » en 2006 et le Prix du « Premier ministre de Bahreïn » obtenu le 4 novembre 2008. Béatrice Marie Simporé, un agent de santé à la retraite est défenseur de la nature à travers ses publications. Depuis le bas âge, elle se met à étudier toute végétation rencontrée afin de déceler toutes les qualités y détenues. Grâce à l’accompagnement du Fonds pour l’environnement mondial, un mécanisme de financement pour l’amélioration de l’état de l’environnement, Béatrice Marie Simporé a à son titre deux essais (Tome 1 et 2) intitulés « Les enfants et les arbres de la savane ».Dans ces ouvrages, elle interpelle la population d’Afrique surtout celle burkinabè sur la situation des plantes à espèces locales dont les valeurs et services rendus sont de plus en plus en manque.Ainsi les femmes ont un rôle fondamental à jouer dans l’adoption de modes de consommation, de gestion des ressources naturelles et de production durables et écologiquement rationnelles.

Paténéma Oumar OUEDRAOGO

pathnema@gmail.com